Livraison de produits frais à domicile : la polémique des Dark Stores
L’émergence du quick commerce a mis les mairies face à une nouvelle problématique : l’implantation des Dark Stores en centre-ville. Magasins de proximité boudés, tapage des livreurs, occupation de l’espace public, non-respect du code de l’urbanisme… Quelles sont les raisons de la polémique autour des Dark Stores ?

Dark Stores en France : un phénomène mal appréhendé
La livraison de courses à domicile a progressé de plus de 45 % en 2020, bénéficiant des confinements dus à la Covid. Cette nouvelle façon de faire les courses continue de séduire de plus en plus de clients. Gain de temps, maîtrise de son budget, transport évité… Autant d’atouts que les Quick commerces ont su exploiter. Mais pour répondre à cette clientèle et la livrer en des temps record, l’usage des dark stores s’est imposé… et multiplié ! La course folle dans laquelle les Q-commerces se sont lancés a rendu l’implantation des Dark Stores quasi-épidémique pour les riverains qui ne cessent de s’en plaindre. Qu’est-ce qu’un Dark Store ? En quoi un entrepôt peut-il perturber le voisinage ? Que dit la loi au sujet des activités commerciales de proximité ? On vous dit tout.
Les Dark Stores alimentaires : c’est quoi ?
La définition de Dark Store est simple. Ce sont des entrepôts alimentaires contenant une gamme de produits équivalente à celle d’une supérette. Ils sont fermés au public, d’où leur qualificatif de « Dark ». Les Dark Stores permettent aux employés des Q commerces, type Gorillas, Flink ou Getir, de préparer des commandes à livrer en 10 à 15 minutes. Pour cela, des livreurs attendent devant le dark store qu’une commande leur soit confiée.
Définition d’un Dark Store : un entrepôt pas comme les autres
Dépendant parfois de la grande distribution, comme Carrefour ou Auchan, ces structures jouent parfois sur les mots pour se définir comme des supermarchés et s’implanter plus facilement au cœur des villes.
Pourtant le principe d’un dark store est bien de stocker des produits. Mais pour qu’ils puissent être livrés en moins de 15 minutes, il faut qu’ils se trouvent à proximité des clients et qu’une équipe de livreurs soit en permanence disponible.
La gamme de produits présente dans un Dark Store se veut concise afin :
- de ne pas réclamer trop de place (les emplacements libres dans lesquels les dark store s’installent font entre 400 et 1000 m2)
- d’optimiser la préparation des commandes
- d’aider le consommateur à vite faire son choix.
Paris, Lyon, Lille et Rouen, ces villes luttant contre les Dark Stores
Face aux plaintes de plus en plus nombreuses et à la désertification des centres-villes, les mairies cherchent à contrôler voire limiter l’implantation des Dark Stores. Pour cela elles ont recours à leur propre code de l’urbanisme ou PLU (plan local d’urbanisme), mais réclament aussi aux institutions nationales de légiférer sur ce phénomène qui prend de l’ampleur.
Par exemple, rien qu’à Paris plus de 80 Dark Stores se sont implantés, dont 45 de façon illégale. Le PLU de Paris interdit en effet l’implantation d’entrepôt au bas d’immeubles d’habitation ou dans des locaux en rez-de-chaussée sur rue. Les Dark Stores se définissent alors comme commerces pour accéder aux locaux disponibles dans les zones qu’ils recherchent. Effectivement, ils vendent leurs produits directement aux consommateurs, mais ceux-ci ne peuvent malgré tout pas se rendre dans un Dark Store, une subtilité qui n’échappe pas aux Quick commerce. Autre nuance du PLU de 2006 de la Ville de Paris : pour s’inscrire dans la catégorie « commerce », seul 1/3 de la surface du local doit servir au stockage. Les Dark Store sont souvent disposés comme une supérette, afin de rendre plus intuitif le « picking » (préparation de commande). Les denrées ne sont donc pas simplement « entreposées ».
Le respect des règles d’urbanisme ne peut être contrôlé dans ce contexte qu’avec la visite des services compétents.
Pourquoi les Dark Stores dérangent les mairies, commerçants et riverains ?
La livraison de courses à domicile fait des clients heureux, alors quels sont ses côtés obscurs qui inquiètent tant ? Pour permettre la livraison express à domicile, l’implantation de multiples entrepôts est nécessaire. Mais la disponibilité des livreurs l’est tout autant. Si installer un entrepôt doit respecter des règles d’urbanisme et des démarches administratives strictes, qu’en est-il du quotidien d’un Dark Store ? Il est tout à fait possible de répondre à tous les critères réclamés par une mairie et la CCI pour implanter un dark store en centre-ville. Il n’empêche que le défilé incessant des livreurs, ou leur temps d’attente sur le trottoir, à proximité des riverains peut causer du désordre. Les riverains rapportent des nuisances sonores jour et nuit, des conduites dangereuses, parfois sur les trottoirs, la monopolisation des places de parking, la perte de commerces de proximité, la disparition de vitrines… Et les commerçants, quant à eux, craignent d’une part une perte de clientèle au profit des quick commerces, mais voient d’autre part la disponibilité des locaux commerciaux s’amenuiser.
Les Dark Stores de mon-marché.fr
Les mairies proposent alors une alternative pour que ces Dark Store puissent exister sans enfreindre les lois ni déranger le voisinage : s’installer dans des parkings souterrains. Un principe que mon-marché.fr a toujours soutenu. Mon-marché.fr est d’ailleurs partenaire d’Indigo, qui lui indique les garages abandonnés ou libres. Les aires de chargement sont également dans ces parkings souterrains. Mon-marché.fr équipe ses livreurs de triporteurs électriques, qui ne font aucun bruit, ne perturbent pas le trafic et ne monopolisent aucune place de parking destinée aux riverains. Autre point important, les livreurs de mon-marché.fr sont salariés en CDI. Leurs conditions de travail ne dépendent pas de leur nombre de courses à la journée. Les livraisons se font en une heure, le code de la route et la sécurité des employés sont ainsi respectés.
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